Nous, maires des 10 communes (Amfreville-la-Mivoie ; Belbeuf ; Boos ; Franqueville-Saint-Pierre ; Le Mesnil-Esnard ; Mesnil-Raoul ; Montmain ; Quèvreville-la-Poterie ; Saint-Aubin-Celloville ; Ymare) membres du SICAPER (Syndicat Intercommunal du Centre Aquatique du Plateau Est de Rouen), à l’origine du centre aqualudique O’Cape, nous réjouissons.

Nous nous réjouissons car nous sommes parvenus, solidairement, à faire aboutir après de très longues années ce projet tant attendu et si complexe d’une piscine sur notre territoire riche de plus de 30 000 habitants.

Faire aboutir un nouveau service public de ce type, afin de servir l’intérêt général, n’a cependant pas été sans mal, ni sans difficulté. En effet, malgré une lettre d’encouragement du ministre de la Santé de l’époque à poursuivre notre démarche de réalisation d’un équipement exemplaire en matière de traitement de l’eau et de filtration ; il nous a finalement fallu, après 3 années d’attente d’un courrier de confirmation de la part de l’ANSES, renoncer au système initialement prévu. Ce système, bien qu’en cours d’agrément définitif, était pourtant légal et fonctionne déjà dans d’autres centres aquatiques en France et en Europe, mais il nous aurait obligé à réduire de manière trop importante le nombre de personnes autorisées à venir y nager, ce qui aurait provoqué de nombreuses frustrations et aurait réduit les recettes.

Aussi avons-nous dû repousser l’ouverture du centre qui n’a finalement eu lieu que le 4 août dernier pour procéder au remplacement du système de filtration et de traitement de l’eau initial par un système à perlite et à électrolyseur de sel, système également novateur et retenu dans les équipements les plus modernes.

Le centre aquatique a tant tardé à ouvrir ses portes que certains pensaient même qu’il ne serait jamais fonctionnel. Pourtant depuis, malgré les petits ajustements classiques lors de l’ouverture d’un équipement complexe de ce type, le centre connaît une grande affluence et les habitants de notre territoire y viennent en masse.

Nous nous réjouissons d’autant plus que celui-ci a été unanimement reconnu comme un équipement exemplaire, et même comme l’un des plus beaux et des plus complets de Rouen et de ses alentours. Les entreprises majors de gestion d’équipements aquatiques se sont d’ailleurs présentées en nombre pour obtenir la mission de délégation de service public que le SICAPER avait choisi de concéder. Toutes s’accordaient à dire que notre centre aquatique constituerait le drapeau étendard de leurs équipements et cela est en grande partie dû à l’étage du bâtiment qui abrite un vaste espace de remise en forme de grande qualité.

Si le choix des élus des 10 communes s’est porté sur la réalisation d’un espace de ce type, c’est que seul ce type d’installation peut diminuer le déficit de fonctionnement d’un centre aquatique, qui, quoi qu’il en soit, n’est jamais directement rentable financièrement. Le surcoût d’investissement lié à la réalisation de cet étage bien-être sera donc largement compensé par les recettes plus importantes qui en découleront.

Nous nous réjouissons également des tarifs pratiqués : moins de 4,50 € pour les habitants des 10 communes et moins de 7 € pour les autres, sans évoquer les tarifs d’abonnement et les cartes pluri-entrées. C’est un choix que nous assumons car cette piscine, nous la voulions belle, moderne et accessible à toutes et à tous et nous pouvons affirmer que nous y sommes parvenus.

Mais ce qui nous réjouit plus que tout, c’est que désormais les élèves des 10 communes membres du SICAPER peuvent venir y apprendre à nager. Un grand nombre d’entre elles ont d’ailleurs fait le choix d’y envoyer tous les élèves de leurs écoles élémentaires, soit bien au-delà des préconisations de l’Education Nationale qui recommande de n’y envoyer que 2 niveaux. L’impact très positif et non quantifiable de cet apprentissage et des bienfaits sur la santé qu’apportent le sport en général et la natation en particulier sont également des éléments qu’ont voulu prendre en compte les élus du SICAPER dans leur choix de faire bâtir cette piscine à laquelle toutes les communes voisines pouvaient adhérer.

 

Certaines de ces communes ont réalisé une consultation publique auprès de leurs administrés à ce sujet, consultation durant laquelle il n’a jamais été caché que la piscine ne générerait aucune recette, et même engendrerait des coûts à supporter par le budget des communes et par les impôts des propriétaires fonciers.

De ce fait, certaines communes suivant l’avis majoritaire de leurs administrés, n’ont pas adhéré au projet, tandis que d’autres n’ont même pas laissé l’occasion à leurs résidents de s’exprimer en organisant une consultation publique qui est pourtant un magnifique exercice démocratique, très encadré certes, mais tout à fait permis. Leur choix s’est résumé à suivre celui du maire qui craignait peut-être de ne pas être suivi par ses habitants.

 

Depuis l’ouverture, seule une commune extérieure au SICAPER a sollicité des créneaux pour envoyer ses scolaires, ce dont nous nous réjouissons encore une fois. Précisons toutefois que si, cette année, ces créneaux devraient pouvoir être accordés à cette commune, cela ne constitue en rien une garantie pour les années futures, les priorités devant naturellement rester celles des communes adhérentes.

Passant sur les critiques systématiquement émises par le maire concernant le projet dès qu’il en avait l’occasion, à de nombreuses reprises, nous l’avons sollicité pour qu’il nous rejoigne dans ce projet et partage avec nous certes les risques, mais également les bénéfices pour sa population, mais jamais il ne nous a répondu favorablement.

Depuis cette commune a fait le choix opportuniste, en cette période où tout n’est pourtant pas permis, de rembourser à ses habitants le surcoût lié au fait qu’ils ne résident pas dans l’une des communes adhérentes. Cette décision nous semble tout à fait discutable et ne s’inscrit pas selon nous dans un cadre respectueux de l’intérêt général et de la vision d’avenir que mérite notre territoire.

Aussi nous lui tendons une nouvelle fois la main et invitons tous les habitants à manifester auprès de lui leur volonté de rejoindre le syndicat intercommunal du centre aquatique.

L’exercice du pouvoir n’exclut pas l’écoute, la concertation, l’esprit de solidarité, l’intercommunalité, le respect des règles et des autres, indispensables à l’aboutissement de projets ne pouvant plus être portés seuls aujourd’hui.

Aymeric Baudel, maire de Montmain ; Ingrid Bona, maire d’Ymare ; Maxime Dehail, maire de St-Aubin-Celloville ; Emmanuel Gosse, maire du Mesnil-Raoul ; Bruno Grisel, maire de Boos ; Bruno Guilbert, maire de Franqueville-Saint-Pierre ; Benoit Hue, maire de Quèvreville-la-Poterie ; Hugo Langlois, maire d’Amfreville-la-Mivoie ; Jean-Guy Lecouteux, maire de Belbeuf ; Jean-Marc Vennin, maire du Mesnil-Esnard